La religion en Mongolie

Bouddhisme :

Le bouddhisme à tête jaune a commencé à s’implanter en Mongolie depuis le Tibet durant la seconde moitié du XVIe siècle. Le bouddhisme, sous la forme du bouddhisme à chapeau jaune ou lamaïsme, s’est progressivement enraciné dans le pays à partir de cette période.

Selon la doctrine bouddhiste mongole, on dit que le « père céleste » a béni le monde entier, et qu’un seul peut prétendre être le propriétaire de ce monde. Le bouddhisme enseigne la « nature de la raison » : les bonnes actions entraînent de bons résultats, les mauvaises, de mauvaises conséquences. Ces principes sont décrits sous la forme des « dix péchés noirs » et des « dix actions blanches ».

Les péchés sont classés selon qu’ils soient commis par le corps, la parole ou l’esprit. Les péchés mentaux incluent les mauvaises pensées, la corruption, les intentions criminelles, les projets de guerre agressive, etc. Le bouddhisme considère que la pensée précède les actions physiques ou verbales. Les pensées négatives sont à l’origine de souffrances, d’accidents et de malheurs. Ces émotions négatives sont appelées Nirvanas (désirs, colère, opposition, idéologie). Le bouddhisme affirme qu’en se libérant de ces désirs, l’esprit peut atteindre un état d’illumination, de pureté et de béatitude.

Il est aussi enseigné que faire preuve de miséricorde envers les animaux apporte des mérites pour les vies futures.

Depuis l’introduction du bouddhisme, la majorité des Mongols y adhèrent. Toutefois, le bouddhisme mongol diffère du bouddhisme tibétain, étant étroitement lié au mode de vie traditionnel mongol. Avant les années 1930, environ 40 % de la population masculine était constituée de lamas (moines). Entre 1930 et 1940, durant les purges communistes, environ 700 monastères et temples furent détruits par les soldats russes et mongols. Jusqu’en 1990, toute religion était interdite. Après le mouvement démocratique de 1990, les religions ont été de nouveau autorisées. En 2002, on dénombrait environ 180 lieux de culte en activité en Mongolie, dont plus de 110 monastères bouddhistes et environ 70 églises chrétiennes.

Bou (Chamanisme) :

Les textes classiques mongols, comme L’Histoire secrète des Mongols, décrivent des chamans hommes et femmes pratiquant l’exorcisme, la guérison, la divination, la nécromancie, ou encore les danses de la pluie. Ces pratiques chamaniques sont encore présentes dans la culture mongole actuelle.

La hiérarchie spirituelle des clans était complexe. Le groupe supérieur comprenait 99 tengri (55 « blancs » bienveillants et 44 « noirs » terrifiants), 77 natigai ou « mères de la terre », entre autres. Les tengri étaient invoqués uniquement par les chefs et les grands chamans, et étaient communs à tous les clans. Ensuite venaient trois groupes d’esprits ancestraux :

• les esprits-seigneurs (chefs de clans),

• les esprits-protecteurs (grands chamans et chamanes),

• et les esprits-gardiens (chamans locaux liés à un territoire spécifique – montagnes, rivières, etc.).

Dans les années 1990, un néo-chamanisme mongol est apparu, apportant une modernisation des pratiques. Chez les Bouriates (vivant en Mongolie et en Russie), ce renouveau est un pilier du retour aux racines historiques. Certains chamans ont ouvert des bureaux dans les grandes villes, offrant des services comme la guérison ou la résolution de problèmes.

Initialement très ouverts, ces chamans tendent désormais à restreindre leurs rituels aux Mongols ou aux chercheurs spécialisés, se méfiant des pratiques occidentales dites « core », « néo » ou « new age ». Un exemple est la célébration du solstice d’été Ulaan Tergel, organisée le 21 juin 2017 par Jargalsaikhan, chef de l’Union corporative des chamans mongols, à 20 km d’Oulan-Bator.